Wednesday 16 July 2014

L'abondance

L'abondance vient sous toutes sortes de formes et j'aime à penser qu'elle n'est pas uniquement reliée à un compte en banque. 

Cette année, certains buissons nous comblent de baies et les marais autour de la maison sont tout aussi prometteurs.
Pour l'instant, les groseilles ne sont pas encore tout à fait mûres. En revanche, les quelques buissons de cassis sur la pente sud-est débordent et ravissent les merles en attendant d'être récoltés.



J'avoue, il y a encore du boulot niveau "praticabilité" de la pente. On l'a "un peu" laissée à l'abandon le reste de l'année et les hautes herbes et orties s'y sont joyeusement installées.



L'herbe est tellement haute qu'il est plus simple de la faucher que d'essayer d'amener la tondue (surtout que vu la pente, ce ne serait pas non plus sans danger).
Après fauchage :


Avant fauchage. Et je vous passe les orties à déterrer dans le buisson même…


Que la vie est belle ! 

Après en avoir cueillies quelques boîtes, il ne reste plus qu'à les nettoyer et les conserver au surgélateur, le temps de trouver une manière originale de les consommer durant l'année (parce que, les confitures, c'est bien, mais on en a encore de l'année passée). Les idées sont les bienvenues ;)




Côté marais, il y a les célèbres "cloud berries" nordiques, ou plaquebières en français (multebær). Elles ressemblent à des framboises oranges qui se comporteraient un peu comme des fraises sauvages. Curieux, mais amusant ! 




Elles sont délicieuses, mais leur récolte doit être précise. D'après Morten, une fois mûres, elles se gâtent très vite. Il faut donc être attentif et les "surveiller" de près.
Par exemple, en voici une qui n'est pas encore mûre.

Le marais offre également d'autres baies, comme les myrtilles (blåbær) …


… et les camarines noires (krekling).


Sans oublier que c'est un marais … la végétation y est digne des films de science-fictions où les personnages s'enfoncent dans un entremêla sauvages de plantes et mousses. Le tout bien évidemment accompagné de bruitages très amusants !


Et toutes ces merveilles à notre porte. Merci la vie !




PS norvégien : Sommerfugl

Norsk : Sommerfugl
Français : Papillon
Prononciation : som mér fûl
Littéralement : "oiseaux d'été"

… c'est quand même plus poétique que  "mouche à miel" ;)






Du sens, que diable !



Tant qu'à vivre, autant faire de sa vie quelque chose qui a du sens.
J'ignore ce que la vie réserve. Dès que je crois savoir quelque chose, elle me rappelle que, finalement, c'est elle qui a le dernier mot.
Alors, plutôt que de chercher à comprendre l'univers et ce que je peux apporter au monde, je préfère vivre une vie simple mais pleine. Pleine de sensations, de sentiments, d'émotions, d'expériences, d'apprentissages. Une vie remplie de ces petites choses que la société tend si bien à nous faire oublier pour nous enfermer dans un travail nous promettant qu'une fois passé 40 ans de labeur, vous pourrez peut-être enfin profiter un peu de ce qu'il vous reste de temps. 

J'envie ceux qui aiment leurs boulots, ceux qui y trouvent du sens et qui ont l'assurance d'apporter quelque chose de plus au monde. De mon côté, je continue d'espérer dans un emploi qui ne consistera pas à simplement mettre plus d'argent dans la poche de quelqu'un qui en a déjà bien assez pour lui seul. Et là, déjà, j'en « demande trop » … 


En attendant, je continue mon chemin. La langue norvégienne se fait de plus en plus facile à apprendre et l'été nous comble de beau temps, de fruits, de moustiques et de la version nordique des taons (flekkflue). Reculés sur notre colline dans les bois, l'isolement devient un délice quotidien qui me fait oublier la pression des villes. Le calme n'est perturbé que par quelques avions passagers et les « bucherons » locaux. Morten et moi ne vivons certes pas en autarcie, mais cette vie a le privilège de nous faire goûter et savourer une quiétude simple et nourricière.