Tant qu'à vivre, autant faire de sa
vie quelque chose qui a du sens.
J'ignore ce que la vie réserve. Dès
que je crois savoir quelque chose, elle me rappelle que, finalement,
c'est elle qui a le dernier mot.
Alors, plutôt que de chercher à
comprendre l'univers et ce que je peux apporter au monde, je préfère
vivre une vie simple mais pleine. Pleine de sensations, de
sentiments, d'émotions, d'expériences, d'apprentissages. Une vie
remplie de ces petites choses que la société tend si bien à nous
faire oublier pour nous enfermer dans un travail nous promettant
qu'une fois passé 40 ans de labeur, vous pourrez peut-être enfin
profiter un peu de ce qu'il vous reste de temps.
J'envie ceux
qui aiment leurs boulots, ceux qui y trouvent du sens et qui ont
l'assurance d'apporter quelque chose de plus au monde. De mon côté,
je continue d'espérer dans un emploi qui ne consistera pas à
simplement mettre plus d'argent dans la poche de quelqu'un qui en a
déjà bien assez pour lui seul. Et là, déjà, j'en « demande
trop » …
En attendant, je continue mon chemin.
La langue norvégienne se fait de plus en plus facile à apprendre et
l'été nous comble de beau temps, de fruits, de moustiques et de la
version nordique des taons (flekkflue). Reculés sur notre colline
dans les bois, l'isolement devient un délice quotidien qui me fait
oublier la pression des villes. Le calme n'est perturbé que par
quelques avions passagers et les « bucherons » locaux.
Morten et moi ne vivons certes pas en autarcie, mais cette vie a le
privilège de nous faire goûter et savourer une quiétude simple et
nourricière.
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